Tremblements
un artiste, des étudiants, le Quartier Berlioz

“Si les mots bougent, c’en est fait de cet équilibre si durement acquis. Or, ils bougent. Il y a des tremblements de mots, plus dangereux que des tremblements de terre.”

Un tremblement, une agitation sourde, imperceptible presque. Les tremblements fébriles d’une expérience nouvelle nous saisissaient déjà, là, sur ce quai. Nous nous engagions ce jour vers de nouvelles aventures, trépidations trépidantes d’une histoire à écrire. Des soubresauts de la machine au chevrotements de nos voix hésitantes, tout chez nous n’était que tremblements.

Pau et son atmosphère pluvieuse nous accueillirent. L’orage au loin grondait, annonciateur des bouleversements qu’allait engendrer ce projet. Tremblements de mots, tremblements d’idées, nous dépassions nos inhibitions premières, révisions nos certitudes, nous ouvrions à l’inconnu. Étudiants Bordelais, Japonais, Chinois, Palois, nous nous retrouvions tous autour d’un de ses repas qui fédèrent et créent des liens : une bonne soupe qui par sa chaleur conjurait la pluie humide de cette fin de matinée.

Publication associée : Pierre Baumann, Hélène Sorbé (dir.), Kinya Maruyama – Tremblements: le jardin dans la friche Lauga, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Un artiste des étudiants », Mai 2014, chapitres : « Tremblements ? » et « Workshop au jour le jour », pp. 5-6, 39-43.