Exposition de restitution des travaux d’étudiants de Licence 1 dans le cadre de l’atelier de Pratique Plastique.
10 & 14 Avril 2017
Université Bordeaux Montaigne (Pessac)
Pascal Sémur
Initiative pédagogique : Barbara Bourchenin, Isabelle Claverie & Céline Domengie. Avec la participation de Marie Sylvie Barrère (Chargé de mission pour le développement artistique et culturel aux Archives Bordeaux Métropole) et Élodie Goux (Coordinatrice Documents d’Artistes Nouvelle-Aquitaine) et des étudiant·e·s de master MEEF.
“Transfert, comme le déplacement d’un lieu à l’autre : de l’espace d’expérimentation et de production à l’espace public, pour mettre à l’épreuve de la rencontre le travail réalisé et transféré pour l’occasion, par les étudiants, à l’horizon-table”.
“Transfert” a impliqué trois enseignantes intervenant en L1 en pratique plastique. Dans ses grandes lignes, c’est un projet qui a pris appui sur des séquences de cours, 3 ou 4 séquences par semestre, avec un texte de cadrage commun pour cette pratique plastique en Licence 1 autour de la question de la mise en espace de l’œuvre. Chaque enseignante est intervenue auprès de son groupe d’étudiants sur ces deux semestres, avec des incitations de cours singulières, et nous avons convenu, pour la dernière séquence, de proposer à l’ensemble des étudiants de travailler sur l’élaboration d’une exposition commune, au cours de laquelle les étudiants auraient à présenter et confronter leurs productions réalisées sur les deux semestres. Il y avait donc un double enjeu : créatif - à travers le dispositif de présentation à mettre en place, et évaluatif et rétrospectif, dans la mesure où il s’agissait d’effectuer un bilan du travail mené. Ce temps de présentation et de confrontation, qui passe par des temps d’échanges et d’interactions langagières est, dans le domaine de l’enseignement des arts plastiques, un moment fort qui participe du processus de conceptualisation du travail et d’institutionnalisation des savoirs. Habituellement, ce temps dit de verbalisation est régulé par l’enseignant, qui, au regard de ce qui est exposé, sollicite la prise de parole, relance, ajuste et, à partir de cette phase de travail collectif, construit les savoirs. Ce temps de construction des savoirs s’inscrit dans une filiation socio-constructiviste de l’apprentissage, avec cette idée développée par Vygotski que la conscience individuelle est reliée aux mécanismes sociaux de la communication verbale.
Pour ce projet, les modalités d’interactions, avec ce rôle moteur accordé à l’enseignant en tant que régulateur de la prise de parole ont été en quelque sorte décentrées. Dans ce hall de l’amphi 700 avaient été déployées une série de tables investies par l’ensemble des étudiants qui avaient procédé, pour certains, à une miniaturisation de leurs productions réalisées au cours de l’année. C’est précisément sur cette phase de rencontre évoquée dans le texte diffusé qu’a été imaginé un dispositif spécifique : nous avions, pour l’occasion, demandé aux étudiants de MEEF 1 Arts plastiques, ainsi qu’à deux intervenantes extérieures (Marie Sylvie Barrère et Élodie Goux) de venir et de jouer un rôle particulier, à savoir échanger avec les étudiants sur leurs productions, en les questionnant de façon à les amener à prendre du recul sur le travail mené. Pour les étudiants de MEEF 1, ces questionnements étaient à penser par rapport aux contenus que ces étudiants de L3 avaient abordés lors de leur TD de didactique. S’est opéré pour eux aussi un transfert des contenus travaillés en cours de didactique vers ce temps de réinvestissement à travers la rencontre avec les étudiants de L1, puisqu’il s’agissait pour les étudiants de L3 de convoquer un vocabulaire précis, de le mettre en perspective, d’ajuster, de relancer la parole, bref, de s’engager dans une posture de questionnement pré-professionnelle pour des étudiants préparant le Capes, posture entrant en résonance avec le travail que font les professeurs d’arts plastiques lors de ces verbalisations évoquées précédemment.
Lors de ce temps de rencontre, nous, en tant qu’enseignantes, nous sommes mises en situation de retrait de façon à libérer un espace d’échanges régulé par les étudiants. Nous avions posé un cadre, défini avec les étudiants des attendus pour qu’ils puissent rendre ce cadre interactif, et pour le reste, à charge aux étudiants de le co-investir.